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La communauté cuir rassemble les personnes qui aiment porter du cuir et celles qui ont des pratiques sexuelles associées. Porter du cuir régulièrement est une façon d'afficher son appartenance.
La communauté cuir est surtout présente chez les gays, en particulier les hommes (« leathermen »), mais elle inclut aussi des lesbiennes et des hétérosexuels.
Le cuir peut être lié ou non au BDSM (Bondage, Discipline, Sado-masochisme, Relation de Domination). La plupart du temps, c'est plutôt une forme d'érotisme visuel, mettant en avant une masculinité accentuée et une domination sexuelle.
Les amateurs de moto et ceux qui cherchent une vie indépendante et libre utilisent aussi les codes de la culture cuir.
Peu importe l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, le cuir permet à chacun de trouver sa place et de s’exprimer pleinement. Laissons derrière nous les préjugés et embrassons la diversité qui caractérise cette communauté cuir. Ensemble, nous créons un espace inclusif où la liberté et l’acceptation règnent en maîtres.
La culture gay-cuir existe depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, s'inspirant de la culture Bikers qui s'est développée un peu plus tôt. Les premiers établissements, comme le Satyrs ou l'Oedipus, ouvrent dès 1954 et 1958 à Los Angeles.
Ces bars et clubs gays, tout comme leurs équivalents hétéros, expriment un rejet et une méfiance envers la culture américaine dominante, perçue comme trop puritaine. De son côté, la culture mainstream est aussi méfiante envers ce qui ne rentre pas dans la norme. La couverture médiatique des événements de Hollister en 1947 (qualifiés d' "émeutes" par la presse) n'améliore pas les relations : un rassemblement de motards dégénère en raison d'une trop grande affluence pour la ville. La police signale une soixantaine de blessés, dont trois sérieusement, et une cinquantaine d'arrestations pour ivresse sur la voie publique, conduite sans casque et trouble à l'ordre public.
Le film L'Équipée sauvage, sorti en 1953, joue un rôle important car le personnage de Marlon Brando propose une nouvelle vision de l'homme. En t-shirt, lunettes noires, veste en cuir et jeans, il incarne un homme libre et indépendant. La communauté gay y voit aussi un moyen de se démarquer d'une partie de sa population qui adopte une vision efféminée de l'homosexuel, telle qu'on la voit dans le théâtre, le cinéma et la comédie musicale.
D'origine motarde, la culture cuir est de plus en plus considérée comme faisant partie de l'univers homosexuel. Elle est souvent associée au monde du BDSM, qui utilise le cuir pour mettre en valeur les formes masculines et symboliser la relation entre dominant et dominé.
L'union est scellée avec le livre de Larry Townsend, "The Leatherman's Handbook", sorti en 1972.
On observe toutefois une évolution dans les rôles et les codes à partir de cette décennie. La « vieille garde » avait établi un code et un rituel pour les relations entre les membres d'un groupe. Le nouvel entrant commençait en tant qu'esclave et devait servir et respecter ses supérieurs. Il restait rarement à ce stade, et l'évolution naturelle de ses relations le poussait à devenir Garçon, puis Monsieur, et enfin, Maître.
Dans les années 1980, ce concept se fragmente. L'intégration à un groupe se fait en fonction de la mentalité et des envies du requérant. Il peut être un simple esclave et servir sexuellement ses supérieurs, ou arriver en tant que Maître sans passer par les stades intermédiaires. Ce système a l'avantage de respecter les désirs et la mentalité de chacun, mais au détriment d'une certaine éducation et d'une expérience qui manquent parfois aux jeunes Maîtres pour satisfaire les désirs d'esclaves expérimentés.
Cette « nouvelle garde » est aujourd'hui majoritaire.
La communauté cuir, issue des groupes de motards, explore avec enthousiasme la perversion et la domination sadomasochiste masculine.
Cette sous-culture unique a créé un espace de jeu où les passionnés du cuir peuvent librement explorer leurs désirs les plus sombres. Les rassemblements annuels et les clubs exclusifs offrent un sentiment de camaraderie et d’appartenance. En embrassant l’esthétique du cuir, ils s’assument pleinement et établissent des liens. Les vêtements en cuir deviennent des symboles de libération et d’affirmation. La culture du cuir va bien au-delà des codes vestimentaires pour repousser les limites établies par la société.
Ce mode de vie alternatif transcende les normes sociales et encourage l’exploration de l’identité et des tabous personnels. Les passionnés du cuir savourent l’excitation de l’inconnu, où la confiance et le consentement sont essentiels. Les pratiques BDSM offrent des expériences stimulantes sur les plans sensoriel et émotionnel, brisent les barrières de la conformité et encouragent la liberté d’expression sexuelle et émotionnelle. Le cuir incarne la volonté de dépasser les limites sociales et de trouver une communauté qui accepte pleinement chacun.
Les adeptes du cuir ne se limitent pas aux grandes villes américaines. En France, Paris est devenu un haut lieu de la scène du cuir gay, attirant les passionnés de tous horizons.
Les lieux spécialisés comme les bars et les clubs constituent des espaces propices pour se rencontrer et tisser des liens solides au sein de la communauté. Cette culture incarne une détermination inébranlable et célèbre une créativité artistique authentique. Chaque année, la ville accueille un festival dédié au cuir, attirant des passionnés du monde entier venus célébrer la liberté individuelle et l’expression personnelle.
Ce festival emblématique, connu sous le nom de « Paris Cuir Festival », est un événement incontournable sur la scène du cuir. Pendant une semaine animée, la ville bat au rythme des défilés de mode stimulants, des expositions artistiques audacieuses et des performances théâtrales captivantes, tous centrés sur l’esthétique et la culture du cuir. Des créateurs renommés présentent leurs dernières créations, repoussant les limites de l’innovation et de l’élégance. Des activités interactives sont proposées aux participants lors de conférences animées par des experts renommés, pour une expérience immersive complète.
Au-delà de la mode et de l’art, le festival met en avant l’engagement de la communauté en faveur de la justice sociale et de l’égalité. Des discussions sont organisées pour aborder les problématiques importantes auxquelles les amateurs de cuir peuvent être confrontés, comme la discrimination et les préjugés. Des initiatives caritatives sont également mises en avant, renforçant les liens de solidarité entre les participants présents.
En outre, le festival offre une plateforme pour célébrer la diversité et l’expression individuelle, sans jugement ni discrimination. C’est un événement phare où chacun peut se sentir en sécurité et accepté, peu importe son orientation sexuelle ou son identité de genre. Les participants sont invités à découvrir la richesse de la culture du cuir à travers un large éventail d’activités, de discussions et de possibilités d’échange. Cette expérience immersive renforce les liens au sein de la communauté et nourrit l’esprit de camaraderie et de compréhension mutuelle.
En somme, le Paris Cuir Festival incarne l’esprit audacieux et l’inspiration créative propres à la scène du cuir en France. C’est un événement stimulant qui célèbre la diversité, l’expression individuelle et l’acceptation mutuelle au travers de l’univers du cuir. Que l’on soit adepte ou simple curieux, ce festival offre une expérience unique et enrichissante, faisant de Paris un véritable foyer pour tous ceux qui partagent cette passion.
Aujourd’hui, les bars cuir continuent de jouer un rôle crucial dans la préservation et l’évolution de cette culture. Ils servent de lieux de rencontre, de partage d’histoires et de soutien mutuel. La communauté cuir gay allie tradition et technologie pour un avenir vivant et vibrant.
Le Gold Coast de Chicago et le Tool Box de San Francisco sont les précurseurs du cuir gay, un mouvement puissant célébrant la liberté, la camaraderie et la passion.
Ils ont jeté les bases d’une culture vibrante et d’une communauté dynamique. Au fil des ans, le cuir gay a évolué pour devenir bien plus qu’un simple style vestimentaire. C’est devenu un symbole de fierté, de résistance et de sexualité positive.
Les bars gay, clubs et événements gays en cuir sont florissants, offrant des espaces où s’exprimer et explorer son identité. Folsom Street Fair et International Mr. Leather attirent des milliers de personnes pour célébrer une passion commune et une culture riche.
Le cuir gay inspire, autonomise et permet de nouvelles connexions et épanouissements.
Ouvert en 1961 et fermé en 1971, le Tool Box était un établissement gay populaire parmi les clubs de motards gays. Il est devenu célèbre grâce à l’article de Paul Welch dans Life en juin 1964 sur les gays.
San Francisco, la « capitale gay des États-Unis », grâce à une peinture murale de Chuck Arnett représentant des hommes en cuir grandeur nature dans un bar. Cela a incité de nombreux hommes homosexuels amateurs de cuir à déménager dans la ville.
Les lieux emblématiques attirent un public en quête de liberté. Les amateurs de cuir se rassemblent, créant des liens solides. La communauté gay cuir s’épanouit et dépasse San Francisco. La sous-culture du cuir inspire artistes et designers. La mode cuir devient une déclaration de style rebelle et raffinée.
La communauté gay cuir s’engage politiquement et socialement. Elle lutte pour les droits LGBTQ+ et promeut la tolérance et le respect. Son héritage inspire de nombreuses générations.
Après des décennies, la communauté gay cuir a une identité unique et puissante. Elle incarne l’affirmation de soi et l’exploration de la sexualité et de l’identité. Son influence dépasse les frontières et inspire une société plus inclusive et respectueuse.
La mode cuir continue d’évoluer, repoussant les limites de la créativité et de l’expression personnelle. Les designers repensent les codes traditionnels et réinventent les silhouettes en cuir, fusionnant les éléments classiques avec des touches contemporaines audacieuses. Les défilés de mode mettent en lumière la diversité et la beauté de la communauté gay cuir, chaque tenue racontant une histoire unique d’individualité et de fierté.
Parallèlement à l’industrie de la mode, les lieux emblématiques du cuir servent de refuges sûrs où de nouvelles amitiés se créent et où les expériences partagées renforcent les liens existants. Les bars, les clubs et les festivals dédiés au cuir continuent de prospérer, offrant des espaces de liberté où chacun peut être soi-même sans crainte de jugement.
Par ailleurs, il convient de souligner que la communauté gay cuir ne se limite pas à son influence au sein de la communauté LGBTQ+. Ses principes fondamentaux d’égalité et de respect se diffusent au-delà de ses frontières, inspirant d’autres mouvements de défense des droits dans le monde entier.
Grâce à la mobilisation de la communauté, de nombreuses discriminations ont été combattues. Progrès majeurs pour une société inclusive et égale où droits et dignité sont préservés. Influente dans l’histoire LGBTQ+, la communauté gay cuir défend l’égalité et le respect, impactant d’autres mouvements pour une société plus inclusive.
La scène du cuir de Sydney a connu une véritable expansion dans les années 1970. Les groupes locaux se sont approprié cette culture avec passion et détermination.
Les bars et les clubs sont rapidement devenus des lieux emblématiques où les amateurs de cuir pouvaient se rassembler et vivre pleinement leur identité.
L’esthétique audacieuse et le fétichisme étaient célébrés, créant ainsi une communauté unie par les plaisirs et les valeurs communes.
Cet engouement pour la culture du cuir a perduré au fil des années, évoluant avec les modes et les tendances du temps, tout en restant un pilier indéfectible de la scène alternative de Sydney.
Aujourd’hui encore, cette culture conserve sa place dans le paysage culturel diversifié de la ville, témoignant de son héritage et de sa résilience.
Cependant, même avec son impact cinématographique, le livre de Jay Green reste un témoignage puissant de la scène nocturne underground. L’histoire fascinante de « Cruising » incarne une exploration audacieuse et sans compromis des désirs et des interdits. Tout au long des pages, les lecteurs sont immergés dans un monde de clubs sombres, de secrets inavouables et de pulsions interdites. L’écriture captivante de Green dépeint les personnalités ambivalentes, les relations complexes et les tourments de la passion qui caractérisent cet univers particulier.
Suite au succès du livre et du film, le phénomène du cruising a suscité un intérêt grandissant dans la société. Des lieux de rencontre discrets ont émergé, offrant un espace de liberté sans jugement pour ceux qui souhaitaient explorer leur sexualité. Cette sous-culture fascinante, souvent méconnue du grand public, s’est intégrée à la société tout en gardant une certaine aura de mystère et d’excitation.
Des amateurs de rencontres discrètes célèbrent des endroits emblématiques où les fantasmes se réalisent. Leur style de vie alternatif persiste, s’adaptant aux changements de notre époque. Ce roman de Jay Green offre un témoignage précieux sur un univers captivant, incitant à réfléchir sur la liberté, l’acceptation de soi et la complexité des désirs.
Au fil des années, « Drummer » est devenu une référence incontournable pour la communauté gay et les amateurs de mode masculine.
A series of photo shoots for Drummer Magazine
Les pages du magazine ont donné une visibilité accrue à la culture du cuir, mettant en avant des vêtements et accessoires qui incarnaient la virilité et l’esthétique masculine. Les articles soignés, rédigés par des experts passionnés, ont captivé les lecteurs avec des récits poignants et des analyses pointues sur l’histoire et l’évolution de ce mode de vie unique. De plus en plus, les photos emblématiques attirent l’attention grâce à des portraits frappants de hommes modèles, mettant en valeur les formes de leur corps sculpté et célébrant leur confiance absolue.
Pour de nombreux lecteurs, « Drummer » a été bien plus qu’un simple magazine de mode. Il a été un catalyseur de liberté et d’acceptation de soi, faisant tomber les barrières de l’oppression et de la stigmatisation. Par ses images puissantes et ses témoignages inspirants, il a révélé la beauté de la diversité et célébré l’audace des hommes qui osent affirmer leur identité. Au-delà des clichés, « Drummer » a encouragé une exploration sans tabou de la sexualité et une ouverture d’esprit face à la fluidité des genres.
Aujourd’hui, le magazine continue de se réinventer et de pousser les limites de la perception sociale. Il s’engage à représenter de manière juste et inclusive la diversité des hommes qui composent la communauté gay. Par le biais de collaborations avec des artistes audacieux, de reportages sur des événements marquants et de la publication de témoignages personnels, « Drummer » continue d’encourager le dialogue et d’inspirer les lecteurs à vivre leur vie sans compromis.
En somme, « Drummer » incarne bien plus qu’un simple périodique de mode et de photographie. C’est un véritable symbole de résilience et de fierté pour la communauté gay, un exemple tangible de la manière dont l’art et l’expression personnelle peuvent se conjuguer pour défier les normes établies et promouvoir l’amour de soi et des autres.
Le club le plus célèbre de tous était le « Tom’s Bar », situé en plein cœur de ce quartier animé. Avec son ambiance chaleureuse et mystérieuse, le Tom’s Bar était devenu l’endroit incontournable pour les amateurs de cuir à Berlin. Les murs recouverts de cuir, les lumières tamisées et la musique entraînante créaient une atmosphère unique, idéale pour les rencontres et les échanges. Les soirées au Tom’s Bar étaient toujours animées par des performances artistiques audacieuses, mettant en avant l’expression de soi et la créativité de la communauté cuir. C’était un lieu où chacun se sentait libre d’être lui-même, sans aucun jugement ni préjugé. Au fil des années, la scène cuir de Berlin a su évoluer et se diversifier, mais l’esprit rebelle et l’amour du cuir sont toujours présents dans cette ville cosmopolite. Aujourd’hui encore, de nombreux clubs et événements perpétuent cet héritage, faisant de Berlin une destination incontournable pour les passionnés de la culture cuir.
Les participants du festival se réunissent pour célébrer avec amour le cuir et explorer librement leur sexualité dans un environnement sécurisé et inclusif. Des passionnés du monde entier convergent vers Berlin pour partager des moments intenses au sein de cette merveilleuse communauté. Au programme : défilés de mode en cuir, rencontres fétichistes, performances érotiques et conférences sur l’histoire et la culture du cuir. L’événement crée un espace où chacun peut s’exprimer pleinement sans aucun jugement, en embrassant l’identité et l’esthétique de la sous-culture du cuir. Cet événement renforce la fierté des membres de cette incroyable communauté.
Le festival Easter in Berlin Leather est véritablement devenu un pilier incontournable de l’esthétique du cuir en Europe, et son influence se fait ressentir dans les mouvements artistiques et culturels contemporains.
Easter in Berlin Leather
Cette subculture émergente a rapidement gagné en popularité, attirant des individus partageant les mêmes intérêts et désirs.
Le mouvement skinhead gay
Les adeptes du mouvement skinhead gay, connus sous le nom de « gay skins », se sont engagés dans une exploration audacieuse de leur identité sexuelle en fusionnant l’esthétique skinhead avec une ouverture sans précédent à l’expression de soi. Ces groupes sociaux offrent un espace propice à l’interaction et à l’échange d’idées, permettant à des individus partageant un intérêt commun pour la masculinité et l’expression sexuelle de tisser des liens solides. Cette fraternité favorise une camaraderie profonde au sein de la communauté.
Au fil des décennies, le mouvement skinhead gay a évolué et s’est adapté aux transformations de la société, devenant une force respectée dans la lutte contre les discriminations et un symbole de fierté pour de nombreux membres de la communauté LGBTQ+. Les gay skins ont contribué activement à promouvoir la diversité, l’égalité et la visibilité de tous les individus, en utilisant leur style distinctif et leur subversion des normes comme un moyen d’affirmer leur identité et de faire entendre leur voix.
L’héritage du mouvement skinhead gay est toujours présent. Mode, valeurs évoluent, mais résistance et rébellion restent essentielles dans cette communauté. Les gay skins inspirent nouvelles générations, embrasser sexualité, défier conventions sociales, promouvoir inclusion et respect mutuel.
Dans un monde où la diversité est de plus en plus célébrée et où l’égalité progresse, les enseignements tirés de l’esthétique skinhead gay et des organisations socio-fraternelles comme BLUF restent pertinents. Ils nous rappellent l’importance de la libre expression, du soutien mutuel et de la lutte contre toutes les formes d’oppression. Le mouvement skinhead gay a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire et continue de guider ceux qui cherchent à affirmer leur identité avec fierté et sans compromis
L’activisme de Cynthia Slater a permis aux femmes d’être acceptées sur la scène du cuir gay à San Francisco à la fin des années 1970. Elle a persuadé le célèbre club de cuir S/M de San Francisco, le Catacombs, de s’ouvrir aux lesbiennes.
Pat Califia, une activiste de la sous-culture cuir de San Francisco qui s’identifiait comme lesbienne à l’époque, a joué un rôle clé dans la définition de la sous-culture cuir lesbienne. Avec d’autres cofondatrices, elle a créé Samois, le premier groupe BDSM lesbien aux États-Unis en 1978.
Ces événements annuels ont joué un rôle essentiel pour renforcer les liens au sein de la communauté cuir et BDSM. De plus, ils ont offert une plateforme où l’acceptation, la compréhension et la célébration de l’identité et des pratiques liées au cuir et au BDSM ont été encouragées. Les participants de ces concours expriment avec passion et dévouement leur amour pour cette culture unique, mettant en avant leur sens de l’esthétique, leur créativité et leur expertise dans l’art du cuir.
Les compétitions sont souvent accompagnées de défilés de mode, de démonstrations de savoir-faire artisanal et d’ateliers éducatifs, offrant ainsi une précieuse occasion de partager des connaissances et des expériences. En réunissant des personnes partageant les mêmes valeurs, ces événements continuent de contribuer de manière significative à l’évolution de la communauté cuir et BDSM, et à soutenir l’épanouissement et l’acceptation de soi pour tous ses membres.
En 1979, le club de motardes lesbiennes Dykes on Bikes a introduit le défilé du jour de la liberté gay de San Francisco. Depuis, cet événement a lieu chaque année, devenant le défilé de la fierté de San Francisco à partir de 1994.
En 1980, le groupe féminin de soutien et de socialisation cuir/BDSM, appelé Leather and Lace, a été fondé à Los Angeles. Les traditions de la « vieille garde » ont été transmises aux femmes de Leather and Lace par les hommes d’Avatar. Un code de conduite et un uniforme ont été établis, que seuls les membres ayant mérité ce privilège pouvaient porter.
Les fétiches les plus courants identifiés dans une étude de 1983 sur 48 cas de fétichisme clinique comprennent les vêtements, le caoutchouc, les chaussures, les parties du corps, le cuir et les matériaux souples. Ces objets et matériaux spécifiques exercent un pouvoir d’attraction irrésistible sur certains individus, créant des sensations envoûtantes. Les vêtements, tels que les sous-vêtements exquisément confectionnés à la main, enveloppent le corps de l’être aimé, générant une intimité sensuelle. Le caoutchouc évoque une esthétique fétichiste futuriste, avec son toucher unique et son allure presque provocante. Des chaussures, des escarpins aux bottes en cuir, mettent en valeur la beauté des pieds et ajoutent une dimension de domination ou de soumission. Les parties du corps, comme les pieds, les mains ou les cheveux, deviennent des objets d’attention obsessionnelle où chaque détail est exploré et vénéré. Enfin, le cuir symbolise une sensualité ténébreuse, tandis que des matériaux souples tels que la soie et le satin caressent délicatement la peau, éveillant des désirs inexplorés.
Dans les années 1980, des clubs de motos formés par des lesbiennes passionnées de motos ont commencé à émerger dans d’autres villes que San Francisco.
La Folsom Street Fair de San Francisco a commencé en 1984 et est désormais le plus grand événement mondial dédié au cuir et à la culture BDSM.
Cet événement emblématique rassemble chaque année des milliers de personnes venues du monde entier pour célébrer leur passion commune et exprimer leur liberté sexuelle. La Folsom Street Fair est bien plus qu’un simple rassemblement ; c’est un véritable symbole de la diversité et de l’acceptation qui caractérisent la ville de San Francisco. Au fil des années, cet événement a acquis une renommée internationale, attirant des amateurs de cuir, de latex, de bondage, et d’autres pratiques associées au BDSM. Les participants y trouvent un espace où ils peuvent s’exprimer sans jugement et partager leurs intérêts communs. Grâce à sa portée mondiale, la Folsom Street Fair joue un rôle crucial dans la promotion de la tolérance et de l’ouverture d’esprit envers les différentes formes d’expression sexuelle.
En 1984, Jack Fritscher a publié le recueil de nouvelles Corporal in Charge of Taking Care of Captain O’Malley, devenant le premier recueil de fiction sur le cuir et le premier recueil publié dans Drummer. Une pièce sélectionnée a également été incluse dans l’ouvrage Gay Roots, lauréat du prix Lambda Literary : Twenty Years of Gay Sunshine – An Anthology of Gay History, Sex, Politics & Culture (1991).
En 1986, Steve Maidhof, inspiré par sa participation au concours international Mr. Leather, a organisé la conférence Living in Leather. Avec l’aide de ses amis et de membres influents de la communauté du cuir à Seattle, tels que Cookie Andrews-Hunt, Wayne Gloege, Billy Jefferson, Jan Lyon, George Nelson et Vik Stump, ils ont créé la National Leather Association (NLA) en été 1986. L’objectif de la NLA était d’éduquer et de promouvoir l’activisme politique.
En 1986, la NLA a organisé la première conférence Living in Leather (LIL). Elle a ensuite ajouté « International » à son nom en 1991. Les rencontres « Living in Leather » ont eu lieu jusqu’en 2002. Après une période de déclin, la NLA-International est redevenue active et a instauré des prix pour les écrits de fiction et non-fiction.
Conçu par Tony DeBlase, le drapeau de la fierté du cuir a été présenté pour la première fois en mai 1989 lors de l’événement International Mister Leather à Chicago. La réaction initiale au drapeau a été mitigée, certains craignant que la communauté n’ait pas participé à sa conception. En juin 1989, le drapeau a été utilisé lors d’un défilé de la fierté à Portland, marquant ainsi sa première apparition lors d’une telle manifestation.
Dans les années 1980 et au début des années 1990, les femmes lesbiennes en cuir ont souvent apporté leur soutien aux hommes gays en cuir touchés par le sida.
En 1991, Chuck Renslow et Tony DeBlase ont fondé le Leather Archives and Museum de Chicago en tant qu' »archives communautaires, bibliothèque et musée de l’histoire et de la culture du cuir, du kink, du fétichisme et du BDSM ».
En 1997, la Coalition nationale pour la liberté sexuelle (NCSF) a été créée. Sa mission vise à défendre les droits des adultes consentants engagés dans des expressions sexuelles et relationnelles alternatives, telles que les communautés BDSM, cuir, fétichistes, échangistes et polyamoureuses. La NCSF se consacre à l’égalité des droits et à la sensibilisation à travers des services directs, l’éducation et la défense des droits.
En 2002, Jack McGeorge a été mis en lumière dans un article du Washington Post, révélant son rôle de leader dans la communauté cuir et BDSM de Washington, D.C. McGeorge n’a pas dissimulé son implication, et sa démission a été offerte à Hans Blix pour préserver la crédibilité de son organisation avant les inspections d’armes en Irak. Sa démission a toutefois été refusée.
De 2002 à 2008, Mark Leno a été le premier homme de cuir à siéger à l’Assemblée de l’État de Californie.
En 2005, Viola Johnson a lancé The Carter/Johnson Library & Collection, qui est une collection dédiée à l’histoire du cuir, du fétichisme et de l’érotisme S/M.
En 2009, le Leather Hall of Fame a commencé à introniser des membres.
En 2011, Leather & Grace, une organisation de kinksters unitariens universalistes, a été fondée. Elle a combiné des symboles du cuir et du drapeau de la fierté pour son logo.
En 2018, le LGBTQ and Leather Cultural District a été créé à San Francisco, comprenant la San Francisco South of Market Leather History Alley avec quatre œuvres d’art.
La sous-culture du cuir a observé diverses traditions tout au long de son histoire. Ces traditions, souvent basées sur des protocoles militaires, ont varié d’une région à l’autre. Il existe un débat sur les traditions originales et véritables, ainsi que sur l’existence des versions romancées de l’histoire du cuir.
Au fil du temps, les traditions du cuir se sont adaptées avec l’émergence du BDSM. Une évolution majeure est connue sous le nom de « New Leather » ou « New Guard », bien que certains auteurs et historiens estiment qu’il y a peu ou pas de différences fondamentales.
La sous-culture du cuir est une facette de la sexualité alternative semi-organisée. Certains individus s’identifient comme « cuir » après une période d’introspection, tandis que d’autres apprécient simplement l’expérience sensorielle du cuir sans nécessairement l’associer au BDSM.
L’esthétique de la culture cuir puise son inspiration dans les uniformes militaires et policiers, comme on le voit dans les illustrations graphiques de Tom of Finland. Des représentations de la sous-culture du cuir peuvent être observées dans des œuvres telles que le roman Cruising et le film du même nom. Le groupe Village People, inspiré du code vestimentaire d’un bar et d’un club BDSM en cuir, a également représenté cette culture. Le groupe Judas Priest, avec son chanteur Rob Halford, est également associé à la mode du cuir dans le contexte du heavy metal.
Dans les années 1970, les fans de groupes tels que Judas Priest, AC/DC et Meat Loaf ont adopté les vêtements en cuir pour représenter la dureté associée à ces styles musicaux. Le heavy metal au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Australie a popularisé les vestes de combat en cuir, les bottes de combat, les ceintures cloutées et les blousons noirs en cuir, notamment le célèbre Schott Perfecto.
Freddie Mercury, du groupe Queen, a intégré le cuir dans ses tenues de scène lors de la tournée News of the World en 1978. Il a continué à porter des vestes, des pantalons et des accessoires en cuir tout au long de sa carrière musicale, s’inspirant des clubs qu’il fréquentait.
La sous-culture du cuir au XXIe siècle englobe différentes communautés, allant des adeptes du BDSM aux amateurs de styles sexuels agressifs ou masculins, des motards aux fétichistes du cuir, et des participants à des événements culturels tels que la Folsom Street Fair. Cette évolution dépasse désormais les limites strictes de l’image romancée de la « vieille garde ».
Bien que la communauté du cuir soit principalement associée aux hommes gays, de nombreuses femmes s’identifient comme des leatherwomen. Elles ont leur propre événement, l’International Ms. Leather (IMsL), parallèlement à l’International Mr. Leather (IML). Joan Jett, par exemple, une femme cuir emblématique, arbore fièrement un autocollant de fierté cuir sur sa guitare.
Pat Califia, une activiste lesbienne de la sous-culture du cuir, a joué un rôle essentiel dans l’émergence de la sous-culture du cuir lesbien. Au fil du temps, la communauté du cuir a été considérée comme une partie de la culture BDSM. Des événements tels que l’International Mr. Leather et le SM au Royaume-Uni ont contribué à l’organisation et à la visibilité de la sous-culture du cuir.
Dans les années 1980 et au début des années 1990, les femmes lesbiennes adeptes du cuir ont apporté leur soutien aux hommes homosexuels atteints du sida. La solidarité au sein de la communauté du cuir s’est renforcée grâce à cet engagement commun.
Cette évolution a donné lieu à un mélange dynamique de traditions longtemps établies et de nouvelles perspectives. De plus, cette intégration intergénérationnelle a contribué à diversifier et à renforcer la communauté du cuir et des fétiches aux États-Unis. Il est intéressant de constater que de plus en plus de personnes, quels que soient leur âge et leur genre, embrassent cet aspect de la culture cuir.
Cette ouverture et cette inclusivité ont créé un environnement propice à l’échange d’idées, d’expériences et de savoir-faire entre les différentes générations et groupes d’amateurs de cuir et de fétiches. Un mouvement skinhead gay et des associations comme BLUF en Europe ont contribué à cette évolution depuis la fin des années 1970.
La communauté cuir a inclus des sourds dès 1986, avec la création du Baltimore Leather Association of the Deaf (BLADeaf), club de cuir sourd pionnier en Amérique. BLADeaf est devenu le premier club au monde de cuir sourd associé à un bar, le Baltimore Eagle. En 1989, le chapitre sourd de la National Leather Association, appelé « NLA : Deaf Chapter », a donné naissance à International Deaf Leather qui a organisé des concours et décerné des titres.
La Folsom Street Fair, qui couronne la « Leather Pride Week » de San Francisco, est une foire de rue annuelle sur le BDSM et la sous-culture du cuir. Organisée par Folsom Street Events, elle se déroule sur Folsom Street entre les 8ème et 13ème rues, dans le quartier South of Market de San Francisco.
Gay Leather Folsom Pride
D’autres événements notables incluent Easter in Berlin, International Mr. Leather et Mister Leather Europe, ainsi que Amsterdam Leather Pride.
Le Leather Archives and Museum, basé à Chicago, est une importante collection liée à l’histoire et à la culture du cuir, du kink, du fétichisme et du BDSM.
The Carter-Johnson Leather Library est une organisation itinérante à but non lucratif qui détient une collection de livres, magazines, affiches et autres documents relatifs à l’histoire du cuir, du fétichisme et de l’érotisme S/M.
Le LGBTQ and Leather Cultural District est situé dans le quartier South of Market (SoMa) de San Francisco. Il abrite la San Francisco South of Market Leather History Alley, qui présente des œuvres d’art rendant hommage à l’histoire du cuir.
De nombreuses grandes villes ont des bars et des clubs emblématiques du cuir, souvent concentrés dans des quartiers spécifiques :
Le cuir de la vieille garde est un style de vie et un système de croyances hérités des protocoles militaires. Il trouve ses racines dans la formation de clubs de cuir par des vétérans de la Seconde Guerre mondiale, mettant l’accent sur le protocole et la tradition.
La communauté de la vieille garde du cuir, moins visible pendant un certain temps, gagne à nouveau en présence en réaction à la commercialisation de la scène du cuir et à l’influence des médias sociaux. Haus Mein Gott est l’un des groupes de la vieille garde les plus actifs publiquement.