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50 films d'horreur LGBTQ+ remarquables 🏳️‍🌈

Alain Vest

Dernière mise à jour : 26/06/2024

Table des matières

  1. L'identification aux monstres
  2. La tension entre fascination et peur
  3. L'infiltration du sanctuaire
  4. 50 films d'horreur LGBTQ+ incontournables
  5. 1930s
  6. 1940s
  7. 1950s
  8. 1960s
  9. 1970s
  10. 1980s
  11. 1990s
  12. 2000s
  13. 2010s
  14. 2020s
  15. Pour conclure

Quel est le lien entre films d'horreur et la communauté LGBTQ+? La sensibilité et l'horreur reposent sur des tensions. Comme entre intérieur et extérieur. Ou le normal et l'anormal. Ou encore le célébré et le rejeté. Les personnes LGBTQ+, comme beaucoup de groupes marginalisés, connaissent les limites de la société. Elles regardent à travers les fenêtres. Elles se demandent si elles veulent rejoindre la fête ou rester dans l'ombre.

Exampons plus en profondeur. Les films d'horreur sont intrinsèquement des narratives de l'altérité, du conflit entre le connu et l'inconnu. Pour le spectateur queer, cette altérité trouve un écho dans sa propre expérience, dans sa propre différence. Dans l'horreur, des transgressions des normes existent. Des désirs non conformistes s'affichent. De l'identité, de la sexualité sont refoulés. Ces films sont pourtant une source de catharsis pour certains. Une exploration de l'angoisse. Un moyen pour l'Autre d'exister.De là, un milieu fertile pour explorer des thèmes directement en lien avec la vie LGBTQ+.

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L'identification aux monstres

Faut-il s'étonner, alors, que nous nous reconnaissions dans les vampires, les loups-garous et autres créatures torturées ? Que nous éprouvions de l'empathie pour les méchants qui sont chassés, poignardés en plein cœur et brûlés sur le bûcher ?

La tension entre fascination et peur

L'épouvante, depuis ses racines littéraires jusqu'à son expansion actuelle, nous fascine. Même sous le Code Hays, de 1934 à 1968, l'orientation homosexuelle était subtilement marquée. Reconnus ou non, nous intégrons l'effroi. Nous symbolisons à la fois ce que la société craint et ce qui la captive. L'épouvante est cet intersection dérangeant. Elle insiste sur l'élimination du monstre pour maintenir l'ordre social, mais ne peut s'empêcher de le fixer jusqu’à la fin.

L'infiltration du sanctuaire

Le légendaire Clive Barker est ouvertement gay. Il a capté la tension d'horreur réactionnaire. C'est un retour au statu quo. Le monstre, l'étranger, est banni du sanctuaire, dit-il. Hellraiser illustre bien ceci.

Barker a apporté une nuance. Le genre horreur a une orientation queer. Il a créé maintes fois des monstres - des étrangers qui invitent à rejoindre leur sanctuaire.

LGBTQ+ est omniprésent dans le cinéma d'horreur. Que ce soit la création, le visionnage ou la discussion, l'influence est présente. LGBTQ+ a infiltré le sanctuaire. Ces outsiders hantent de l'intérieur, redessinant le genre à notre image terrifiante. Ils tracent leur presence à travers l'histoire du genre. Le monstre, maintenant, reprend le dessus.

Dans le monde de Barker, le monstre n'est plus l'intrus, mais devient l'hôte. Désormais, le sanctuaire est celui du monstre. Même les protagonistes ne sont plus épargnés, car ils sont toujours à la lisière de la monstruosité, oscillant entre la victime et le bourreau, le normal et l'anormal, le connu et l'inconnu.

Le mouvement LGBTQ+ se reflète dans cette dynamique, cette subversion des rôles et des normes. Ses membres, autrefois marginaux et ostracisés, se regroupent et envahissent le sanctuaire de l'horreur, créant leurs propres monstres et leurs propres sanctuaires. Ils n'observent plus simplement l'horreur, ils l'embrassent et la façonnent à leur guise.

De plus, les œuvres de Barker présentent une sexualité audacieuse et débridée, loin des descriptions stéréotypées. Les frontières sont repoussées, les tabous brisés. Cela fait écho à la lutte du mouvement LGBTQ+ pour la reconnaissance et l'acceptation. Les homosexuels, les bisexuels, les personnes transgenres et queer ne sont plus les monstres ou les étrangers dans ces films, mais les héros - effrayants, certes, mais indéniablement fascinants.

50 films d'horreur LGBTQ+ incontournables

Les contributeurs ont compilé une liste de 50 films d'horreur LGBTQ+ de 1932 à 2022. Elle souligne la trajectoire, parfois douloureuse, de cette représentation dans le cinéma de genre. Tout le monde n'appréciera pas chaque entrée. Certains choix pourront provoquer la controverse. Cependant, cette liste comprend l'essence du cinéma d'horreur. Ose donc la parcourir.

Toutefois, elle invite à une réflexion plus profonde sur l'identité, la peur et le désir qui traversent l'écran. Cette Liste oscille entre l’œuvre d'art brut et le cri guttural, entre la déclaration d'amour et la peinture sanglante des douleurs refoulées. Chaque film, telle une marche ascendante, plonge spectateurs et spectatrices dans les méandres des vies LGBTQ+. Allez-vous aimer ces films? Peut-être pas. Allez-vous les comprendre? Pas nécessairement. En revanche, ils vous confronteront à des réalités potentiellement inexplorées. Le cinéma, c'est aussi cela : découvrir l'Autre, ressentir son horreur, sa douleur, sa joie. Plongez au cœur de cette liste, non point pour juger, mais pour comprendre et apprécier l'odyssée du cinéma d'horreur LGBTQ+.

1930s

The Old Dark House (1932)

The Old Dark House (1932)

James Whale, réalisateur gay précurseur, aimait les histoires de parias dans l'horreur LGBTQ+. Son film longtemps méconnu, The Old Dark House, ayant inspiré Rocky Horror Picture Show, était rempli de mystères et d'étranges événements. Avant la censure de Hollywood, ce film arborait audacité et insinuations, caractéristiques d'un réalisateur marginalisé.

Dans ce monde d'ombres et de terreur, Whale jouait avec les tabous de son époque. Provoquant sans rudesse, il invitait son public à questionner la normalité, à déstabiliser les préjugés. The Old Dark House, bien que déguisé en pur divertissement, était un défi lancé à la société conservatrice. Son pouvoir réside dans sa capacité à faire sourire, frissonner et réfléchir, signature indélébile de l'œuvre de ce grand maître du cinéma LGBTQ+.

Bride of Frankenstein (1935)

Bride of Frankenstein (1935)

"La Fiancée de Frankenstein, unique film queer de James Whale, poursuit l'adaptation de 1931. Henry Frankenstein et Dr Pretorius, son mentor, veulent créer un partenaire pour le monstre. Leur lien est intense. Le Monstre, vu comme effrayant, désire juste une relation intime, se liant à la communauté queer. La mariée d'Elsa expressément incarne le combat d'autruis contre l'élimination."

Le récit intemporel explore l'étrangeté et la marginalité. Celles-ci résonnent particulièrement dans la communauté queer. La société méfiante génère une solitude commune. C'est oppressant. La Fiancée est un symbole. Elle incarne le désir de Frankenstein et Pretorius pour l'accueil et la normalité. En fuseau, elle est élancée. Elle représente l'aliénation et l'espoir. Elle revendique l'acceptation et l'amour. Ces thèmes se reflètent dans le cinéma de Whale. Le film va au-delà des codes gothiques. Il introduit une sensibilité nouvelle, une identité décalée. Il aspire à la connectivité.

Dracula’s Daughter (1936)

Dracula’s Daughter (1936)

Dracula's Daughter, précurseur des lesbiennes vampires, est un reflet de l'ère du Code Hays (1934), où le queer était suggéré sous couvert de monstruosité. Appliqué par l'Association des producteurs de film d'Amérique (1930-1968), ce code visait à éviter des contenus jugés indécents.

Le vampirisme lesbien s'est développé comme sous-genre depuis la sortie du film. La Fille de Dracula, loin des clichés, offre en 1936 une vision introspective de l'homophobie intériorisée.

Sa conclusion, suggérant la mort du vampire sans certitude, symbolise la résilience queer.

"En analysant les films ultérieurs, nous constatons que l'utilisation du vampire comme métaphore pour l'homosexualité s'est intensifiée. Les vampires sont souvent représentés comme des êtres maudits, exprimant leur désir en secret pour éviter la persécution. À travers leurs quêtes effrayantes et fatales pour le sang, leurs peines de coeur inavouées se manifestent.

Raconter des histoires à travers le prisme des monstres, permet une distanciation avec la réalité, offrant ainsi un refuge pour l'exploration des tabous sociaux. Les difficultés et les luttes du personnage surnaturel reflètent en effet, les conflits intérieurs vécus par ceux qui sont rejetés par la société.

Examiner ces personnages est capital pour révéler combien la culture populaire reste un reflet vivant des débats sociaux, politiques et identitaires en cours.

1940s

Cat People (1942)

Cat People (1942)

"Queerness subtile de La Féline par Val Lewton, expert en horreur suggérée. À RKO dans les années 1940, avec Jacques Tourneur, ils créent La Féline. Irena Dubrovna, designer, craint de devenir panthère lors d'intimité. Le film priorise l'implicite, l'ombre. C'est une bataille, un renoncement aux vrais désirs."

"L'ambiguïté sexuelle et la peur de soi-même se déplacent en tandem dans l'intrigue comme deux amants dans une danse macabre. Le secret tapisse chaque scène, murmure dans chaque dialogue. A travers les yeux d'Irena, nous voyons le monde se cacher dans la pénombre, un lieu d'angoisse et de désirs réprimés. La Féline nous démontre la brutalité silencieuse du refoulement, le danger de laisser nos vrais désirs à la merci de l'ombre."

The Uninvited (1944)

The Uninvited (1944)

"Dans The Uninvited de 1944, désir refoulé hante Rick (Ray Milland) et Pamela (Ruth Hussey), frère et sœur habitant dans une vieille maison hantée. Pamela voit des fantômes, évoquant leur mère, dont elle est obsédée. Ce qui la hante vraiment, c'est la vérité sur son identité, trop effrayante à accepter. Vos retours sont utiles pour que je m'améliore."

"Dans 'Phantoms of the Mind', en 1970, les ombres du passé enveloppent Jack et Rebecca, également frère et sœur. Seuls dans une demeure enveloppée d'étranges mystères, Rebecca est hantée par des visions de leur père disparu. La terreur qui la ronge n'est autre que les secrets inavoués de leurs origines, trop sombres pour être révélés. Vos retours continuent de guider mon évolution."

The Picture of Dorian Gray (1945)

The Picture of Dorian Gray (1945)

"Dorian Gray, adaptation d'Oscar Wilde du beau jeune éternel, maintes fois porté à l'écran, grâce au plaidoyer de Wilde contre la culture cachant son vrai soi. Dorian, gay maléfique, sa personnalité dissimulée le rend apte à cacher ses crimes. L'orgueil excessif de la société est le méchant. Lansbury, en Sibyl Vane, icône gay avancée.

"En transcendant la simple question d'identité, l'histoire plonge dans la profondeur de l'âme humaine, révélant les démons intérieurs que nous portons tous. Dorian, charmeur et sombre, est l'incarnation parfaite de cette dualité. Le tableau, reflet de sa dépravation et de sa laideur intérieures, nous met face à un miroir de notre propre hypocrisie sociale. Le personnage de Lansbury, Sibyl Vane, bien que tragique, est une autre illustration de l'injustice et de l'intolérance que la société peut manifester. Une martyre du progrès, une lumière qui refuse d'être éteinte."

Rope (1948)

Rope (1948)

Rope d'Alfred Hitchcock (1948) met en scène un couple de meurtriers pouvant être interprété comme homosexuel. Le scénariste Arthur Laurents, lui-même homosexuel, a suggéré l'homosexualité des personnages de façon codée pour contourner la censure de l'époque. Le film se distingue également par son utilisation novatrice du Technicolor et des plans-séquences prolongés. Inspiré d'un fait divers, Rope joue subtilement avec les codes de l'homosexualité dans le cinéma hollywoodien classique.

1950s

Strangers on a Train (1951)

Strangers on a Train (1951)

Hitchcock était fasciné par les "méchants" homosexuels, visible dans "Rebecca" et "Psycho". Bruno, sa plus grande création, apparaît dans "Strangers on a Train". Charmeur et diabolique, comme de nombreux homosexuels, Bruno aime l'intrigue. Walker l'interprète à la perfection, offrant une des meilleures représentations psychopathiques du cinéma. Il préfère la strangulation, méthode intime et érotique. Il tue ainsi Miriam, femme de Guy, et une femme lors d'une soirée, après une démonstration effrayante. Son obsession furieuse devient sa chute. Bruno s'affirme réellement comme l'un des grands 'bad guys' queer et une figure tragique. Fascinant, il suscite aussi la répulsion.

Les Diaboliques (1955)

Les Diaboliques (1955)

Un petit mystère diabolique avec une fin tordue, Les Diaboliques, le classique d'Henri-Georges Clouzot inspiré d'Hitchcock, suit une intrigue de meurtre : la femme et la maîtresse d'un directeur d'internat despotique font équipe pour tuer leur bourreau. En dire plus serait littéralement dévoiler l'intrigue, mais il y a beaucoup de sous-texte queer tout au long du film, même si celui-ci est finalement limité par les normes de son époque.

1960s

Psycho (1960)

Psycho (1960)

Duel d'Identités: Exploration Queer de Psycho

Film mémorable de 1960, Psycho d'Hitchcock est l'archétype du préjudice transphobe dans l'horreur. En tant qu'ado trans timide, il m'a imposé l'idée d'une transgression égale à un meurtre, malgré la révélation finale.

Cependant, sa réalisation impeccable, son suspense et la performance de Perkins comme Bates sont irrésistibles. Considéré parmi les meilleurs films d'horreur et en général.

En vieillissant, j'ai réévalué le film pour y chercher des interprétations queer, combattre la représentation transphobe, et découvrir une nouvelle signification.

Carnival of Souls (1962)

Carnival of Souls (1962)

Seul film réalisé par le jeune cinéaste indépendant Herk Harvey, Carnival of Souls, sorti en 1962, est considéré comme un jalon du cinéma indépendant américain. Tourné avec un budget restreint dans l'Utah, loin des grands studios d'Hollywood, ce film d'horreur a vu le jour à une époque où le concept même de "cinéma indépendant" n'existait pas encore. Dans le contexte culturel répressif et conservateur dans lequel il a été produit, Carnival of Souls peut se lire rétrospectivement comme un film queer. Mary Henry (Candace Hilligoss), organiste d'église, ne souhaite qu'une chose : mener sa vie selon ses propres conditions. Mais des forces surnaturelles et patriarcales la contrôlent et la surveillent sans cesse. Mary est hantée par une présence masculine menaçante, incarnation d'une société hétéronormative cherchant à la dominer. Plus qu'un simple fantôme, c'est la norme elle-même qui conduit peu à peu Mary vers la folie.

The Haunting (1963)

The Haunting (1963)

Saturé de sous-textes queer, cette adaptation de La Maison du diable de Shirley Jackson par Robert Wise (1963) est une masterclass de lecture entre les lignes. Deux femmes, Eleanor et la bohème Theodora, acceptent de passer la nuit dans une demeure hantée. Si elles y vivent des expériences surnaturelles, les vraies terreurs du film sont d'ordre psychologique. En cette fin d'ère du Code Hays, le scénario ne peut qu'insinuer l'homosexualité de Theodora, Eleanor lui lançant : "Je préfère être innocente que comme toi !" - réplique déchirante dans un film plus que méritant son titre.

1970s

Vampyros Lesbos (1971)*

"Vampyros Lesbos, de Jesús Franco, explore l'horreur queer. Sordide, parfois avilissant mais excitant. Sa muse, Soledad Miranda, a lancé le sous-genre des "vampires lesbiennes". Les sexualités taboues, l'horreur obscène et le psychédélisme sont mêlées. Bien que conçu pour le regard masculin, le film vénère le pouvoir charnel de la femme queer.

Controversé, le film a influencé le cinéma érotique et fantastique. Son esthétique psychédélique, ses scènes osées ont marqué les esprits. Il ouvre la voie à une représentation plus libre de la sexualité à l'écran."

Daughters of Darkness (1971)

Daughters of Darkness (1971)

L'intrigue de "The Hunger", un film britannique de 1983, se distingue par son traitement audacieux de la sexualité et de l'érotisme. Un couple marié, se promenant à travers Manhattan nocturne, attire l'attention d'une séduisante étrangère égyptienne, qui révèle rapidement ses intentions amoureuses envers eux. Catherine Deneuve, une icône du cinéma français, incarne la mystérieuse Miriam Blaylock qui s'avère être une vampire, maintenant sa splendeur grâce au sang de ses victimes. Invitant une violoncelliste à se libérer de son mariage de plus en plus volatile, Blaylock lui promet un monde de volupté éternelle. La tension sexuelle de "The Hunger" aboutit inévitablement à une tuerie, mais son interprétation de la luxure lesbienne dépassa les attentes du genre d'horreur traditionnel, par sa présentation sensuelle inégalée à l'époque.

Le film de Kümel explore ainsi les fantasmes lesbiens avec une esthétique soignée et un érotisme assumé. La performance glaçante de Delphine Seyrig en comtesse vampirique confère une dimension troublante à cette œuvre culte.

The Rocky Horror Picture Show (1975)

The Rocky Horror Picture Show (1975)

Cette comédie musicale horrifique, mettant en scène un couple tombant sur un château peuplé d'érudits aux mœurs libérées, compte parmi les films les plus marquants du XXème siècle. Véritable œuvre queer, elle a enseigné à toute une génération la fierté d'assumer sa différence. Jamais anticonformisme n'a paru aussi séduisant qu'incarné par Tim Curry en corset et porte-jarretelles, dans son rôle prônant à chacun d'arborer sa bannière de monstre. The Rocky Horror Picture Show célèbre la force d'une communauté assumant sa bizarrerie.

1980s

Cruising (1980)

Cruising (1980)

Le tournage de Cruising de William Friedkin suscita à l'époque de vives protestations. La communauté queer, socialement précaire, s'opposa à l'amalgame fait par le film entre pratiques BDSM et violence. Pourtant, avec le temps, ce thriller suivant l'infiltration d'Al Pacino dans les bars gays new-yorkais révèle une lecture fine du désir, de l'identité et du fascisme américain. Il suffit d'y regarder de plus près.

Derrière la controverse, Cruising interroge les fantasmes et pulsions refoulés d'une société hypocrite. Le film plonge dans les tréfonds d'une sexualité marginalisée, entre jeux de rôle et quête identitaire. Son esthétique crue dérange autant qu'elle fascine. Malgré les réserves initiales, Cruising apparaît rétrospectivement comme une œuvre complexe et torturée, auscultant les tabous d'une Amérique corsetée.

The Hunger (1983)

The Hunger (1983)

Avec son trio glamour David Bowie, Catherine Deneuve et Susan Sarandon, The Hunger comble tous les fantasmes. Sous ses atours gothiques et son érotisme vampirique se niche pourtant un film audacieux pour son époque. Sorti durant la crise du SIDA des années 80, il dépeint la fluidité sexuelle de façon rafraichissante, sans étiquette ni jugement. Ce choix s'avère visionnaire à une période où les débats culpabilisants sur la sexualité dominaient.

Derrière ses apparences sulfureuses, The Hunger promeut une liberté troublante, célébrant les plaisirs charnels hors normes. La sensualité décomplexée du film, son esthétique glamour et ses personnages androgynes en font une œuvre avant-gardiste. The Hunger repousse les frontières de l'érotisme avec audace, exaltant la puissance transgressive du désir.

Sleepaway Camp (1983)

Sleepaway Camp (1983)

Le twist final choquant de Sleepaway Camp est entré dans la légende de l'horreur. Certes taxé à sa sortie en 1983 de transphobie et d'homophobie, ce slasher de Robert Hiltzik a été reconsidéré par les fans queer pour sa dimension camp assumée : jeu amateur des adolescents, interprétation de Felissa Rose en Angele timide mais vengeresse, ou exploitation du corps masculin plutôt que féminin. Autant d'indices d'une œuvre plus queer-positive qu'il n'y paraît sous ses atours sulfureux.

Mais ce dénouement surgissant de nulle part, nous propulsant abrupt aux crédits, ne cessera de faire débat. Entre provocation trash et message ambigu, Sleepaway Camp fascine autant qu'il dérange. Derrière ses apparences sensationnalistes, le film interroge les normes de genre et l'identité avec un humour transgressif. Son esthétique kitsch, ses situations improbables en font une œuvre culte assumant sa dimension camp. Sleepaway Camp demeure un cas d'école du cinéma horrifique queer.

Fright Night (1985)

Fright Night (1985)

Dans les années 80, alors que les films d'horreur grand public exacerbaient violence et sexualité, le sous-texte homosexuel devenait aussi plus manifeste. Dans Fright Night de Tom Holland, l'imagerie phallique ne se cache plus dans l'ombre. Charley, ado américain, devient obsédé par ses voisins Jerry et Billy. Suspectant que derrière la façade de la banlieue normative se cachent des vampires, leur relation domine/soumis tripole d'érotisme. Certains y ont vu une métaphore moralisatrice du SIDA, assimilant rapports homosexuels et vampirisme.

Mais au-delà de la dimension sulfureuse, Fright Night reflète avec acuité les fantasmes refoulés d'une Amérique corsetée. Sous ses apparences de film d'horreur grand public, il explore avec audace les sexualités marginales et interdites. L'homoérotisme assumé, la porosité des genres, en font une œuvre transgressive pour l'époque. Fright Night repousse les frontières de l'horreur en s'aventurant sur le terrain de la dissidence sexuelle.

Nightmare on Elm Street 2: Freddy’s Revenge (1985)

Nightmare on Elm Street 2: Freddy’s Revenge (1985)

Largement conspué à sa sortie, cet étrange sequel du film culte de Wes Craven a trouvé des années plus tard un public culte pour son sous-texte queer à peine voilé. Jesse, rare final boy, vit un coming out douloureux auquel s'identifient nombre d'homosexuels refoulés. Il est hanté par un homme, en l'occurrence Freddy Krueger. Ses tribulations incluent des scènes choquantes et queer, tel ce bar gay hollywoodien où il tombe sur son prof de sport sadique. Si la métaphore semble dire que la sexualité éveillée de Jesse est à craindre, le jeu outrancier de Mark Patton en fait un classique Camp assumé.

Derrière l'homophobie apparente, un film trouble exprimant les tourments de la différence dans une Amérique corsetée. A Nightmare on Elm Street 2 assume pleinement son esthétique kitsch et ses situations délirantes. L'ambiguïté de son propos, entre dénonciation et célébration, en a fait un film culte de l'horreur queer.

The Fly (1986)

The Fly (1986)

Derrière l'horreur corporelle dont David Cronenberg a le secret, The Fly se révèle un film profondément amoureux. Sorti en pleine épidémie de SIDA, ce remake d'un film de science-fiction des années 1950 a immédiatement été perçu comme une métaphore queer, lecture toujours pertinente des décennies après. Bien que mettant en scène un couple hétérosexuel, Seth et Véronica, les angoisses exprimées ont particulièrement résonné chez le public gai de l'époque. On y retrouve l'effroi que le sexe et l'amour puissent mener à la maladie et la mort, mais aussi un espoir inattendu.

Alors que Véronica observe impuissante la mutation physique de Seth, son amour perdure par-delà les apparences. The Fly exprime avec acuité les peurs d'une génération décimée, mais célèbre aussi la résilience des sentiments. Cronenberg signe une œuvre profondément humaine sous son vernis de film de monstre, qui parle avant tout d'acceptation de l'autre dans sa différence.

The Lost Boys (1987)

The Lost Boys (1987)

Dans les années 1980, en pleine épidémie de SIDA, le cinéma vampirique devient une métaphore des sexualités marginalisées. C'est le cas de Lost Boys, délicieux film réalisé par Joel Schumacher, ouvertement homosexuel. Lors d'une scène au style clip rock érotisé, Michael est séduit par David, le chef blond décoloré du gang vampirique, qui l'incite à boire du sang. Le visage de la jeune femme qui sert d'appât se confond pour Michael avec celui de David, révélant clairement l'objet de son désir. La chanson "Cry Little Sister" évoque cette attirance homoérotique. Perdus mais unis, ces garçons trouvent dans la marge une forme de réconfort.

Lost Boys exprime ainsi les tourments de la différence avec lyrisme, dans le contexte inquiétant du SIDA des années Reagan. La dimension homoérotique assumée, l'esthétique glam rock, en font un film emblématique de l'émergence des cultures queer dans le cinéma grand public. Lost Boys réinvestit les codes du film de vampires pour en faire un hymne troublant à la fluidité des genres et au désir adolescent.

Hellraiser (1987)

Hellraiser (1987)

Hellraiser était queer bien avant que Jamie Clayton n'endosse le rôle légendaire de Pinhead. Le classique horrifique de Clive Barker en 1987 regorge d'imagerie BDSM et de thèmes sexuels. Il introduit les Cénobites, adeptes sado-masochistes venus d'une autre dimension via une boîte à puzzle. Dans ce premier volet, ils envahissent et torturent une famille ordinaire. Mais plus que l'intrigue, c'est l'imagerie cauchemardesque qui a fait d’Hellraiser l'un des films d'horreur les plus marquants, célébrant l'étrange et les sexualités marginales.

Avec son esthétique glauque et ses créatures SM, Hellraiser s'impose comme un monument du cinéma horrifique queer. Il repousse les frontières du film de genre en explorant les fantasmes refoulés d'une société corsetée. Hellraiser est une ode obsédante à la différence, qui a profondément marqué l'imaginaire BDSM. Clive Barker signe une œuvreculte sulfureuse et poétique.

1990s

Nightbreed (1990

Nightbreed (1990

Au-delà du cultissime Hellraiser et de ses nombreuses suites, Clive Barker a su infuser l'irrésistible queeritude de son écriture dans quelques autres longs-métrages marquants. Le plus explicitement queer est sans conteste Nightbreed, adaptation de son roman Cabal. Il y raconte la quête d'une tribu de monstres persécutés trouvant refuge loin de l'humanité. Là où d'autres auraient fait un plaidoyer didactique pour la tolérance, Barker insuffle créativité et humanité. Nightbreed parle de lien et de trauma, dans un monde vouant les marginaux à la mort.

Derrière son apparence chaotique se niche une célébration poétique de la différence. Les créatures de Barker, rejetées mais solidaires, émeuvent par leur quête d'un foyer protecteur. Avec audace et empathie, le film capture la lutte des communautés queer pour exister malgré l'adversité. Chef-d'œuvre trop méconnu, Nightbreed est l'expression la plus sincère et bouleversante du cinéma fantastique queer selon Barker.

Nadja (1994)

Nadja (1994)

Perle méconnue du cinéma indépendant new-yorkais, Nadja de Michael Almereyda propulse le film de vampires lesbiens dans les années 90. Derrière l'apparence de série B se cache une réalisation sophistiquée. Relecture du mythe avec Peter Fonda en Van Helsing traquant Nadja, vampiresse lascive séduisant les femmes du Lower East Side. Là où ses aînés étaient gothiques, Nadja est shoegaze, filmé en noir et blanc expressionniste. Produit par David Lynch, autre amateur d'horreur saphique, ce bijou trop confidentiel marie exploitation et ambition artistique.

Avec audace, Almereyda réinvente les codes du cinéma de genre pour mieux célébrer la dissidence du désir queer. Porté par l'interprétation hypnotique d'Elina Löwensohn, Nadja est une ode lascive au pouvoir de séduction de la femme vampire. L'esthétique léchée dissimule une célébration provocatrice de la fluidité du désir. Ovationné par la critique, Nadja demeure un manifeste incandescent de l'horreur queer dans le cinéma indépendant.

Interview with the Vampire (1994)

Interview with the Vampire (1994)

L'adaptation de 1994 d'Entretien avec un vampire est réalisée par Neil Jordan. Louis se débat avec sa nouvelle identité de vampire, déplorant la perte de sa mortalité alors qu'il est forcé de se nourrir d'humains. La dynamique entre Louis et Lestat est complexe, avec des éléments d'amour, de dépendance et de rivalité. Lestat, d'une manière perverse, crée Claudia dans l'espoir de lier Louis plus fermement à lui. Claudia, malgré son apparence de jeune fille, devient une vampire féroce et impitoyable, ce qui entraîne davantage de tension dans leur ménage déjà tumultueux. La fin du film est dramatique et tragique, reflétant le désespoir de l'existence de Louis et ses désirs inassouvis de paix et de normalité.

Scream (1996)

Scream (1996)

"Cette perle nostalgique des 90's possède un des publics les plus intenses et curieux de tous les univers de l'épouvante. Explication aisée : l'attitude cynique, l'extraordinaire jeu d'acteurs de Neve Campbell et Courteney Cox, et par-dessus tout, les amants nocturnes qui s'avèrent être (énorme alerte spoiler) les assassins masqués. Dans l'illustre scène de la révélation, Billy (Skeet Ulrich) et Stu (Matthew Lillard) se cramponnent l'un à l'autre avec ardeur, Stu mâchonne pratiquement l'oreille de Billy. Stu admet même que sa raison pour les homicides est juste "la pression sociale", démasquant en gros sa fidélité amoureuse envers Billy était assez puissante pour qu'il tue vraiment pour capter son regard.

Bien que "Scream" soit principalement connue comme une série de films, la franchise s'est également étendue à une série télévisée. "Scream" est reconnue pour sa narration auto-référentielle, sa critique mordante du genre de l'horreur et, bien sûr, pour son tueur emblématique, Ghostface. Le cinéaste vétéran de l'horreur Wes Craven a réalisé le film original et plusieurs de ses suites, solidifiant sa légitimité dans le genre de l'horreur. Les rebondissements sur l'identité du tueur sont devenus une signature de la franchise, et les personnages Billy et Stu du film original ont créé un précédent en la matière.

Office Killer (1997)

Office Killer (1997)

"L'unique long-métrage réalisé par l'artiste féministe Cindy Sherman, la comédie d'épouvante sombre qu'est Office Killer, mérite une certaine attention pour avoir été produite par le pionnier du cinéma queer Todd Haynes. Bien qu'elle ne regorge pas de sous-textes queer, cette intrigue de femmes dans le monde du travail confrontées à leurs crises mentales et trouvant la catharsis dans la brutalité - imaginez si 9 to 5 était une série slasher - est un chef-d’œuvre méconnu qui attend sa renommée culte. Office Killer est ancré dans la tradition du genre féminin rebelle que les spectateurs queer apprécient souvent, mais la prestation de Carol Kane mérite une mention spéciale pour avoir porté l'icône camp à son plus grand niveau de déséquilibre."

Psycho (1998)

Psycho (1998)


Le plan par plan, trait par trait du remake de Psycho par Gus Van Sant, figure phare de la New wave Queer, implique que oui, le fameux monologue final qui diagnostique Norman Bates, le fils à sa maman le plus renommé du monde, demeure intact. Toutefois, Van Sant est conscient de ce qu'il fait avec le contenu de départ. Sa version de Psycho est l'apogée de la simulation, revisitée avec des couleurs frappantes, des scènes qui donnent des frissons et, bien entendu, Anne Heche (qui, en 1998, avait révélé son homosexualité au monde entier par le biais de sa relation très suivie avec Ellen DeGeneres) dans le rôle de Marion Crane, qui s'interroge à haute voix sur comment échapper à ses propres "attrapes privées". Ce n'est peut-être pas un triomphe absolu, cependant l'essai de Van Sant d'une réappropriation queer de ce document litigieux vaut la peine d'être réexaminée

Van Sant a certainement eu une approche audacieuse en réalisant un remake quasi-exact de Psycho, avec des choix artistiques précis pour moderniser le film. Son casting d'Anne Heche était notable, et peut être vu comme une manifestation de la représentation queer dans le cinéma grand public. Malgré les critiques, la relecture unique et queer de Van Sant sur cette œuvre classique a ajouté une nouvelle couche d'interprétation à un texte déjà complexe.

2000s

Ginger Snaps (2000)

Ginger Snaps (2000)

"Ginger Snaps" retrace l'évolution atypique des sœurs Fitzgerald avec une touche de lycanthropie, intégrant des nuances queer non affirmées. Incarnée par K. Isabelle, et sa transformation loup-garou évoquent divers aspects LGBTQ+. Le spectateur décèle des métaphores de transsexualité, de bisexuabilité et des narrations lesbiennes. Chaque lecture est juste, influencée par la perspective individuelle. Le film unit dialogues ciselés, effets spéciaux saisissants, et chaque scène est une évasion captivante.

"L'expérience unique de "Ginger Snaps" crée une tension sophistiquée, poussant les limites du genre horrifique traditionnel. À première vue, ses thèmes peuvent sembler sombres, mais ils servent de véhicule puissant pour explorer des questions de genre, d'identité et de marginalisation. La lycanthropie fonctionne ici non seulement comme une métaphore filante de ces luttes, mais aussi comme un élément clé du suspense et de l'intrigue. La complexité des personnages et de leur évolution est parfaitement capturée par des performances à couper le souffle. Avec "Ginger Snaps", le public est invité à s'interroger, à éprouver et à confronter ses propres préjugés. Une véritable pierre de touche dans le paysage cinématographique actuel.

Mulholland Drive (2001)

Mulholland Drive (2001)

Laura Elena Harring incarne une femme énigmatique sans identité claire, tandis que Naomi Watts joue une aspirante actrice. Leurs émotions et pensées fusionnent dans la lettre d'amour audacieuse, subtilement toxique de David Lynch à Hollywood. Les films uniques de Lynch ne sont pas des énigmes simples ; son émotion pure et ses pulsions sexuelles traversent toujours sa narration, formant le contexte de son imagerie souvent déroutante. Dans Mulholland Drive, l'attirance presque surnaturelle entre les personnages de Harring et Watts est si captivante qu'elle semble façonner le monde, laissant à la fois le monde et les protagonistes féminines dans un état de rêve narcotique.

Seed of Chucky (2004)

Seed of Chucky (2004)

Don Mancini est un scénariste et réalisateur américain, principalement connu pour avoir créé la franchise de films "Child's Play", incluant le personnage de la poupée tueuse Chucky., auteur de Child's Play, injecte humour et critique dans Seed of Chucky, un tour de force satirique contre les atrocités d'Hollywood envers la communauté LGBTQ+. Présentant Glen/Glenda, progéniture non-conformiste de Chucky et Tiffany, ce film explore la complexité des familles. Le nom Glen/Glenda rend hommage à Ed Wood. Avec Jennifer Tilly jouant son rôle et Tiffany, le film ajoute d'autres auto-références. Chucky, Tiffany et Glen/Glenda naviguent dans la parentalité, l'auto-identification et l'authenticité, soulignant l'importance de se connaître, tout en critiquant la discrimination persistante. Mancini unit horreur et humour, critiquant la discrimination par la satire.

Let the Right One In (2008)

Let the Right One In (2008)

À la périphérie de Stockholm dans les années 80, la froideur s'infiltre dans le cœur du jeune Oskar (Kåre Hedebrant). Victime de moqueries et d'exclusion en raison de sa pâleur cadavérique et de son allure frêle et inquiète, il noue une amitié avec sa nouvelle voisine, Eli (Lina Leandersson). Le même éclat grisâtre sur leur peau crée un lien de réconfort en tant qu'outsiders. Une histoire d'amour naît dans le neige, alors même que le sang commence à inonder les rues suite à une vague de décès. Tous deux sont marqués comme différents : l'un manquant de virilité, l'autre dépourvu d'humanité. Avec une délicatesse et une beauté intransigeante, le réalisateur Tomas Alfredson permet à ses personnages de trouver la résistance et la puissance l'un de l'autre en naviguant dans un monde impitoyable et inhospitalier.

Jennifer’s Body (2009)

Jennifer’s Body (2009)

Le manuscrit culte de 2009 signé par Diablo Cody vaut assurément chaque louange attribuée à sa révision critique, et même plus. Mal promu et mal interprété, Jennifer's Body a été jadis déprécié, vu comme une œuvre aguichante, principalement en raison d'un baiser saphique entre Jennifer (Megan Fox), la pom-pom girl devenue lamia et sa confidente Needy (Amanda Seyfried). Heureusement, le long-métrage a captivé un public qui s'est identifié à sa description de la bisexualité, à sa satire post-11 septembre et ses notions d'amitié entre femmes. En catalysant la carrière de réalisatrice de Karyn Kusama, Jennifer's Body a également engendré une foule de citations mémorables, dont, inévitablement, l'imperishable "Je suis bisexuelle".

2010s

ParaNorman (2012)

ParaNorman (2012)

Oui, ParaNorman est un film d’animation innovant et bien reçu par les critiques. Produit par le studio d'animation Laika, il est connu pour son utilisation innovante de la technique de l'animation en stop-motion, son message de tolérance et d'acceptation, et pour avoir le premier personnage ouvertement homosexuel dans un film d'animation pour enfants. Cela lui a permis d'aborder des thématiques LGBTQ+ dans le contexte d'un film destiné à un public plus largement familial. En termes de réception populaire, ParaNorman est considéré comme un classique du genre et apprécié des amateurs d'horreur de tous âges.

All Cheerleaders Die (2013)

All Cheerleaders Die (2013)

Même si elle ne rivalise pas avec Jennifer's Body, la comédie horrifique de 2013 All Cheerleaders Die sur la vengeance après un viol, mérite aussi un nouvel examen critique. C'est une œuvre qui dédaigne la clôture, se baignant dans le surnaturel, l'occulte et, peut-être le plus significatif, le lesbien. Alors qu'un groupe de cheerleaders médite leur sort à la suite d'un incident violent avec l'équipe de football de leur école, une sublime histoire d'amour lesbienne se déroule. Tandis que certains peuvent juger le film dissonant sur le plan tonal, il n'y a rien que les admiratrices queer d'épouvante apprécient plus qu'un savant mélange de carnage et de douceur.

Stranger by the Lake (2014)

Stranger by the Lake (2014)

Oui, "Stranger By The Lake" est un film unique qui aborde des sujets complexes comme l'homosexualité, l'autodestruction, l'excitation et l'interdit. Le réalisateur Alain Guiraudie a réussi à créer une atmosphère oppressante et envoûtante, en y ajoutant une intrigue captivante. La prestation de Pierre Deladonchamps est également remarquable. L'aspect le plus impressionnant est peut-être la manière dont le film décrit l'homophobie internalisée et la condition humaine.

Tom at the Farm (2014)

Tom at the Farm (2014)

"Dolan dans 'Tom à la ferme', avec ses cheveux comme du maïs, donne une image moins attrayante, loin de son charme hors caméra. Au lieu du chic d'une blonde Hitchcockienne, Dolan semble déchiqueté, pas chic.

Le film se concentre sur Tom, joué par Dolan, visitant la ferme de la famille de son amoureux disparu. Il découvre que la famille ignorait la vie privée de leur proche. La situation est complexe.

Le film mélange désir, tristesse, conflits de pouvoir, et est une réalisation très maîtrisée de Dolan. Sa puissance marque les esprits, soulignant son ascension artistique."

Stage Fright (2014)

Stage Fright (2014)

Dans les rôles secondaires de Minnie Driver et Meat Loaf jusqu'aux originaux pastiches musicaux, ce mélange de comédie musicale et slasher adopte pleinement le sens du 'camp'. Stage Fright se passe dans un camp estival de comédie musicale qui organise une représentation du Fantôme de l'Opéra, une tragédie célèbre depuis dix années après que sa vedette est décédée lors de la première. Bien que ce film indépendant canadien manque de raffinement, si vous n'êtes pas encore convaincu après la fin de la chanson comique d'introduction au camp "We're Gay", vous le serez une fois que notre assassin en masque de kabuki commencera à hurler du heavy metal pour exprimer sa haine du théâtre musical.

The Babadook (2014)

The Babadook (2014)

"Une plaisanterie persistante a métamorphosé un monstre en symbole gay. Pour la fraternité queer, The Babadook est davantage que juste une mère confrontée à la douleur, tentant de défendre son enfant d'un monstre dans un ouvrage animé. Ce film peut également être perçu comme l'histoire d'un homme gay résidant dans une modeste banlieue australienne et qui effraie ses voisins. De nombreux spectateurs queer s'identifient à ce personnage grâce à son originalité, son style particulier et son extravagance, mais surtout en raison de sa présence dans une maison qui ne le reconnait pas. The Babadook est plus qu'un simple film, il incarne la réappropriation queer des monstres du cinéma d'horreur."

Raw (2016)

Raw (2016)

Contrainte d'ingérer de la chair non cuite lors d'une initiation dans une école de vétérinaire, Justine, la protagoniste de Raw, se découvre un appétit incoercible pour la viande humaine - une anecdote plutôt courante de transition vers l'âge adulte ! En mettant côte à côte la découverte de la sexualité de son personnage principal et son cannibalisme émergent, la réalisatrice Julie Durconeau questionne le rapport souvent conflictuel entre violence féminine et sexualité sous l'angle du genre horrifique. Adrien (Rabah Nait Oufella), l'homosexuel collocataire de Justine, occupe également un rôle essentiel puisqu'il devient l'objet du nouvel appétit de Justine. Les enjeux de pouvoir et de consentement entre hommes et femmes se dévoilent dans les ténèbres iridescentes de néon de Raw.

Thelma (2017)

Thelma (2017)

"Thelma, le suspense surnaturel norvégien de Joachim Trier, présente une inédite variété de super-héros queer. Le long métrage dépeint sa protagoniste pendant qu'elle apprend à embrasser son homosexualité et son incapacité. Lorsque sa tendance queer se mêle à ses crises, tous ceux qui l'entourent - sa famille, sa foi, son établissement - la décrivent comme un monstre. On a tellement inculqué une image d'elle-même qu'elle réprime totalement son identité, mais au fur et à mesure de sa croissance, elle rejette les préjugés que le monde lui place. Thelma ne correspond pas au monstre horrifique d'autrefois qui aurait été éliminé pour représenter l'homosexualité ou le handicap comme une vulnérabilité; dans ce film, ils sont des super-pouvoirs."

Climax (2019)

Climax (2019)

"Gasper Noe a compris le proverbe 'la musique te subjugue' et l'a pleinement embrassé. Dans ce thriller psychologique effrayant, un ensemble de danseurs français fait la fête comme si nous étions en 1996, et nous le sommes. Tout semble aller pour le mieux jusqu'à l'apparition soudaine de tensions et d'actes hostiles parmi les danseurs. Lorsqu'ils questionnent tous l'effondrement de leur santé psychologique, ils découvrent que la boisson qu'ils ont consommée toute la nuit est saturée de LSD. De là, la fête retentissante se transforme en un cauchemar féroce. Les assassinats se succèdent, les amours fleurissent et le nombre de morts s'accroît à mesure que la nuit avance. Climax est aussi perturbant visuellement que producteur d'adrénaline."

Knife + Heart (2019)

Knife + Heart (2019)

Saluant le giallo de manière fantaisiste, Knife+Heart de Yann Gonzalez suit un groupe français de film homosexuel qui est frappé par un tueur en série. Vanssa Paradis, l'icône légendaire, livre une prestation sensationnelle en tant qu'Anne, la réalisatrice qui décide d'explorer les crimes après avoir été déçue par la police. La réalisation de Gonzalez est opulente et voluptueuse, apportant un lustre surréaliste à la brutalité tout en s'adressant aux craintes profondes d'être queer dans un monde hostile à ce mouvement.

It: Chapter Two (2019)

It: Chapter Two (2019)

Nous revoilà à flotter une fois de plus. Un grand nombre affirme qu'It : Chapitre Deux est substantiellement moins fort que le premier pour diverses justifications. Cependant, parmi les nombreuses frayeurs soudaines se trouve un dénouement aussi terrifiant qu'accompli de l'oeuvre classique de Stephen King. La scène de démarrage intense et choquante, où Xavier Dolan illustre avec réalité l'extrémisme et le mépris, peut vous rendre malade, mais s'accorde avec le ton sombre du matériau de base. Après le spectaculaire retour des Losers pour renvoyer Pennywise à son poste, le film se transforme en une compilation d'examinations détaillées de personnalités. La plus remarquable est celle de la révélation de Ritchie (Bill Hader / Finn Wolfhard), qui laisse l'audience en détresse. Je suffoque toujours en contemplant le beau Bill Hader pleurer son amour déchu.

2020s

Freaky (2020)

Freaky (2020)

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Une comédie horrifique hilarante racontant l'histoire d'une adolescente qui se retrouve dans la peau d'un tueur en série à la suite d'une rencontre fatidique, Freaky est le croisement slasher de Freaky Friday que nous ignorions vouloir jusqu'à ce que Michael Kennedy et Christopher Landon, les scribes, l'aient concocté. Piloté par Landon, fraîchement sorti de ses triomphes cinématographiques Happy Death Day, ce joyau de permutation des corps met en avant les interprétations minutieusement réalisées de Kathryn Newton et Vince Vaughn. Le Vaughn, mesurant 1.85 mètres, entame le film en tant que le Boucher redoutable, est chargé d'évoquer la timidité d'une adolescente rejetée socialement après le switch, tandis que Newton, avec ses 1,75 mètres, est chargée de représenter le courage d'un meurtrier en cavale. Les éléments allégoriques queer et trans sont perceptibles ici, mais Freaky offre également l'acteur non binaire Misha Osherovich dans un rôle percuteur.
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Titane (2021)

Titane (2021)

"Julia Ducorneau métamorphose un conte de tueur amateur de voitures en un poignant film d'horreur. Alexia (Agathe Rousselle) se cache chez Vincent (Vincent Lindon), un pompier âgé qui croit qu'elle est son fils perdu, Adrien.

Titane bouscule la narration queer et trans. Au lieu de stresser sur la non-conformité de genre d'Alexia/Adrien, Ducorneau révèle que leur échec à être un 'garçon' conventionnel renforce l'amour inconditionnel de Victor. Le film déclare que le genre est précaire, Vincent utilisant des stéroïdes pour lutter contre son vieillissement - l'union des deux personnages formant le cœur poignant."

Scream (2022)

Scream (2022)

Réinterprétant le terme "requel" du film, cet opus accentue la métacognition déjà présente dans la série cinématographique, délivrant une critique acerbe de la fascination des fans et de l'usage par Hollywood de la nostalgie du public. Le porte-voix choisi par les auteurs pour exprimer leurs pensées sur la situation du cinéma actuel n'est autre qu'une jeune femme queer. Mindy (Jasmin Savoy Brown), un véritable réservoir de savoir cinématographique, a le privilège d'énoncer les "règles" impératives que les autres protagonistes doivent respecter pour survivre. En fait, désigner une lesbienne connaisseuse de la culture pop comme le membre le plus érudit du film peut être vu comme un reflet des propres fans de la série Scream, réputés pour leur érudition sur les traditions de l'horreur et, probablement plus que la plupart des fandoms, souvent homosexuels.

We’re All Going to the World’s Fair (2022)

We’re All Going to the World’s Fair (2022)

Dans une des premières scènes de We're All Going to the World's Fair, l'adolescente héroïne Casey (Anna Cobb) se représente : "C'est comme me voir sur un écran TV situé à l'autre extrémité de la salle". Cela illustre bien la manière dont Jane Schoenbrun saisit la brume de dysphorie, ainsi que le réconfort potentiel et la manipulation que les jeunes queer trouvent souvent dans le scintillement des moniteurs d'ordinateur. Un film de moindre envergure réduirait le plongeon de Casey dans un jeu effrayant à la manière creepypasta et ses échanges ultérieurs avec un homme plus âgé (Theo Anthony) à une histoire d'avertissement contre la technologie, mais le talent de Schoenbrun à montrer comment ces espaces en ligne, à cheval sur deux mondes, peuvent nous transformer avec le temps, annonce une voix prometteuse dans les domaines du found-footage et du cinéma trans.

Bodies Bodies Bodies (2022)

Bodies Bodies Bodies (2022)

Corps, Corps, Corps est probablement une récente comédie d'horreur de tension, mais elle semble déjà promise à être un succès surprise. Le débuts en anglais du réalisateur néerlandais Halina Reijn fusionne Mean Girls et Clue pour concocter une satire débordante d'humour qui capture toute une génération. L'intense friction mortifère parmi un cercle d'amis de la haute société est encore exacerbée par l'ambiance claustrophobique singulière : un manoir durant une "partie d'ouragan", qui est précisément ce que l'on imagine. Avec une équipe de vedettes incluant Amandla Stenberg, Maria Bakalova et Rachel Sennott, Corps est un effrayant tour de manège et à l'ambiance lourde qui pourrait se transformer en un nouvel archétype.

Pour conclure

En conclusion, les films d'horreur LGBTQ / Queer ont marqué l'histoire du cinéma par leur manière unique de traiter des sujets souvent mis à l'écart. Ils ont non seulement fourni une plateforme pour exprimer la diversité des expériences queer, mais ont aussi repoussé les limites du genre, en utilisant l'horreur comme moyen de résonner avec les peurs et les stigmates sociaux auxquels la communauté fait face. Ces films ont et continuent d'ouvrir des débats nécessaires, de promouvoir la diversité et d'informer le public. Ils sont une partie essentielle de l'histoire cinématographique et de la représentation queer.

Ils ont offert une perspective distincte en incorporant la peur, l'isolement et la marginalisation au sein des thèmes de l'horreur, tout en exploitant l'artiste queer. Leur histoire est parsemée d'œuvres qui rompent les conventions, repoussent les tabous et incarnent courageusement les voix sous-représentées. Ils ont bravé la censure et parfois l'ostracisme pour articuler la vie queer de manière authentique et sans compromis. L'avenir de l'horreur queer / LGBTQ+ continue de promettre de l'innovation, de la diversité et de la résistance, à travers la multiplication des perspectives et voix uniques dans ce genre cinématographique.

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